10 avril 2020
:
L’infection à coronavirus COVID-19 touche sévèrement les personnes en situation d'obésité et les connaissances sur le sujet évoluent.
Dans les recommandations de Santé Publique France
pour la prise en charge des patients COVID-19, l'obésité morbide (indice de masse corporelle > 40kg/m²)
fait partie des contextes cliniques faisant craindre une évolution vers une forme grave de l'infection.
Il semble cependant raisonnable de considérer qu'une personne est "à risque" vis à vis du COVID-19 dès un IMC de 30 kg/m².
En effet, l'AFERO (Association Française d’Étude et de Recherche sur l'Obésité)
écrit dans ses recommandations du 10 avril 2020 :
« Les premières données françaises mettent en évidence que l’obésité (IMC ≥ 30 kg/m²) est un facteur de risque
de développer des formes sévères d’infection au COVID-19
».
Selon de récentes études françaises citées dans ces recommandations, plus de 40 % des patients entrant en réanimation ont un IMC ≥ 30 kg/m².
Parmi les préconisations de l'AFERO :
"Le respect strict du confinement et des mesures barrières
est indispensable pour toutes les personnes en situation d’obésité et pas uniquement celles porteuses d’une obésité de grade 3 (IMC ≥ 40 kg/m2)".
"En cas d’infection à COVID-19 chez un patient en situation d’obésité, une surveillance accrue
est recommandée"
"Le suivi des patients en situation d’obésité doit se poursuivre
durant la période de confinement mais A DISTANCE" (téléconsultation ou consultation par téléphone)
"Pendant la période de l’épidémie, toutes les consultations médicales à distance, quel qu'en soit le motif, sont prises en charge à 100 % par l’Assurance Maladie"
"Il est indispensable pour les patients opérés de chirurgie bariatrique
de continuer leur suivi à distance
(en téléconsultation ou par téléphone) et de prendre leur supplémentation nutritionnelle"
Les personnes en situation d'obésité sont-elles plus souvent atteintes par le COVID-19 ?
Toujours selon l'AFERO, "A ce jour, il n’y a pas de donnée disponible, démontrant avec un haut niveau de preuve, que l’infection à COVID-19 touche davantage les personnes en situation d’obésité que les autres. On ne peut cependant exclure que le portage viral,
y compris chez les personnes asymptomatiques et pauci-symptomatiques(*), soit augmenté chez les personnes en situation d’obésité, par analogie aux autres infections virales (grippe H1N1).
(*) patients ayant peu de symptômes